Manuel de Robotique

Les Trois Lois de la Robotique

Première Loi
Un robot ne peut nuire à un être humain ni laisser sans assistance un être humain en danger.

Deuxième Loi
Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf quand ces ordres sont incompatibles avec la Première Loi.

Troisième Loi
Un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n'est pas incompatible avec la Première ou la Deuxième Loi.

Manuel de Robotique 58e édition (2058 après J.-C.)

 Isaac ASIMOV et la cybernétique

Le personnage

On peut décrire Asimov comme quelqu'un ayant un ego très développé, mêlé d'un profond humanisme et d'un grand sens de l'humour, rendant l'expression de son ego plus amusante qu'énervante.

Bien que de tradition familiale juive — écrivant par jeu un poème sur lui-même, il fait rimer Asimov avec mazeltov —, il se démarque comme athée et se positionne également comme rationaliste. Voir en particulier sa nouvelle Reason dans le cycle des robots. La psycho histoire qui sert de fil conducteur à la série Fondation s'inspire d'ailleurs clairement de trois sources :

Le tout est mâtiné de la loi des grands nombres telle qu'on la concevait avant que Benoît Mandelbrot ne mette en évidence les formes fractales, même si le personnage du Mulet réintroduit opportunément un facteur humain important (voir effet papillon) et est une allusion à Napoléon.

La psychohistoire, et d'ailleurs la philosophie d'Asimov en général, a été critiquée comme étant élitiste dans la mesure où tout progrès procède de l'élite éclairée, souvent des scientifiques.

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les robots selon Asimov

Les robots

L'œuvre d'Asimov sur les robots regroupe de très nombreuses nouvelles et plusieurs romans :

L'ensemble forme une seule grande histoire, le cycle des Robots, qui s'étale sur plusieurs millénaires. Toutes les nouvelles de robotique publiées par l'auteur ont été regroupées dans deux grands recueils nommés Le Grand Livre des Robots. Le premier tome — I. Prélude à Trantor — regroupe toutes les nouvelles de robotique — Nous les robots ainsi que Les Cavernes d'acier et Face aux feux du soleil. Le second tome — La Gloire de Trantor — regroupe Les Robots de l'Aube, Les Robots et l'Empire, Les Courants de l'espace, Poussières d'étoiles et enfin Cailloux dans le ciel.

Il renouvelle complètement ce thème en inventant des « robots positroniques » — adjectif qu'il a utilisé simplement parce qu'il trouvait que « ça sonnait bien » — gouvernés par trois lois protégeant les êtres humains et, a priori, parfaites et inviolables. Le jeu d'Asimov consiste à imaginer des failles de ces lois (exemple : un robot peut-il, restant passif, laisser un humain fumer une cigarette ?) et des bizarreries de comportement de robots qui semblent les enfreindre, puis à faire découvrir au lecteur comment cela est possible à la manière d'une enquête policière.

Les trois lois sont : (source : Les Robots, Isaac Asimov, éditions J'ai Lu, traduction de C.L.A., 1967)

  • Première Loi : Un robot ne peut ni porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;
  • Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi ;
  • Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.

Deux robots exceptionnels, R. Daneel Olivaw et R. Giskard Reventlov, en viennent à ajouter une Loi zéro, qui stipule qu'un robot ne peut porter atteinte à l'humanité dans son ensemble, même pour protéger un être humain : Un robot ne peut ni nuire à l'humanité ni, restant passif, permettre que l'humanité souffre d'un mal. Cette loi est apparue dans Les Robots et l'empire (chapitre LXIII).

Asimov laissa un de ses amis, Lester Del Rey, écrire lui aussi une histoire utilisant les trois lois de la robotique : Une Morale pour Sam. Cette histoire constitue une moquerie gentille sur la viabilité réelle des trois lois.

Le thème des robots, tel que traité par Asimov, constitue aussi un plaidoyer antiraciste discret, mais sûr : les robots, de plus en plus perfectionnés et dotés d'aspects de plus en plus humains, deviennent méprisés, voire haïs, par bien des êtres humains — d'autant que les trois lois les mettent à l'abri de défauts qu'on pourrait leur reprocher. L'Homme bicentenaire évoque cette question.

En apparence, le film I, Robot, sorti en juillet 2004, s'oppose à l'esprit d'Asimov, qui pestait contre toutes les histoires de « créatures se rebellant contre leur créateur », depuis le Golem jusqu'à Karel Čapek en passant par Mary Shelley, avant qu'il ne change la tendance. Néanmoins, il reprend l'idée de la nouvelle de Del Rey citée plus haut, selon laquelle l'application des trois lois peut conduire, si on va jusqu'au bout de leur logique, à des catastrophes résultant de leur « rigidité ».

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La cybernétique

La cybernétique est une modélisation de l'échange, par l'étude de l'information et des principes d'interaction.
Elle est issue en particulier du passage par la théorie entre l'étude du système nerveux et sa reproduction en intelligence artificielle.
Le mot cybernétique formalisé en 1948 par Norbert Wiener est le résultat de tout un mouvement scientifique très largement interdisciplinaire et source d'une nouvelle école de pensée.
Techniquement, c'est une méthode interdisciplinaire qui étudie l'évolution dynamique des systèmes.

Origine

Platon utilisait kubernêtikê (grec, Κυβερνητική) pour désigner le pilotage d’un navire. (Les mots gouverne, gouvernail et gouvernement ou gouverneur partagent cette racine avec le mot cybernétique.)

Avant d'être théorisés, certains principes de ce qui sera la cybernétique sont déjà mis en pratique en ingénierie. Par exemple au XIXe siècle pour les machines à vapeur avec le servomoteur de Joseph Farcot qui, pour l'anecdote, est créé justement pour le gouvernail des navires.

La cybernétique est devenue, dans un sens dérivé, l'art de gouverner les hommes dans une expression de André-Marie Ampère. Il s'agit ici d'une utilisation politique de la même base étymologique, dont Norbert Wiener déclarera ne pas avoir connaissance quand il l'a utilisé dans son premier ouvrage.

Les bases et sources de la cybernétique sont très nombreuses et on en peut donc citer que des exemples. La thermodynamique est probablement la science préexistante qui s'y apparente le plus, elle est beaucoup cité en référence pas Wiener. La physiologie lui a apporté de source sûr de nombreux éléments, par exemple le principe d'homéostasie mis en place par Walter Cannon.

Contexte

Le mathématicien Norbert Wiener définit en 1947 ainsi que dans l'ouvrage du même nom paru en 1948, la cybernétique comme une science qui étudie exclusivement les communications et leurs régulations dans les systèmes naturels et artificiels. Il met en scène le fait qu'elle ne prend pas en compte les émetteurs et récepteurs (considérés comme des boîtes noires) par la situation fictive d'une machine communiquant comme un humain (Dans son deuxième ouvrage destiné à la vulgarisation du premier).

C'est ce qui fit naître en science fiction la dénomination du personnage du cyborg. Les concepts émergeant de cette nouvelle approche y sont largement représentés, en particulier à travers l'œuvre d'Isaac Asimov (avec les robots ou la psycho histoire). Cette empreinte reste toujours présente dans l'image du mot cybernétique dans le langage courant, liée a celle du préfixe "cyber" que l'on retrouve dans cyberespace par exemple.

Le concept reste pourtant ouvert, et pour certains il va glisser vers une science des systèmes. Cela se fait sous l'impulsion de Heinz von Foerster qui cherche à élargir le principe de cybernétique à une méthodologie scientifique générale. Cette conception correspond principalement à la période de flottement avant les années 1970 et la théorie du système général de Ludwig von Bertalanffy, qui va marquer le passage aux dénomination par le système, avec la théorie systémique, l'approche systémique et tout ce qui tend aujourd'hui à être regroupé sous le terme générique de systémique.

La cybernétique reste pourtant l'appellation de référence pour parler de systémique dans certains domaines des sciences humaines, peut être parce que le lien est fait par l'école de Palo-Alto (dont les grandes figures étaient présentes dès les conférences Macy), ou simplement parce que les nouvelles formulations, en réunissant holisme et atomisme, rejoignent davantage les sciences dites exactes.

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La psychanalyse

La psychanalyse est une discipline fondée par Sigmund Freud qui propose un modèle théorique du psychisme impliquant l'inconscient, ainsi qu'une méthode d'investigation de ce dernier. La psychanalyse est aussi considérée comme une pratique clinique spécifique.

La psychanalyse regroupe trois axes de réflexions et d'études :

  • un corpus de théories issues de l'expérience analytique, participant à la conceptualisation de l'appareil psychique ; ensemble constituant la métapsychologie (dont les trois principes organisent le fonctionnement psychique : la perspective topique, dynamique, économique) ;
  • une méthode d'investigation des processus psychiques dans leur ensemble et des significations inconscientes de la parole, du comportement ou des productions de l'imagination ;
  • la cure psychanalytique par la méthode de la libre association. Cette expérience, qui naît souvent d'une demande de guérison, s'éloigne au fur et à mesure de l'expérience de l'opposition malade/sain, pour interroger le désir inconscient à l'œuvre dans la condition humaine. C'est pourquoi Freud précise que si la psychanalyse est "une méthode de traitement des désordres névrotiques", son but ultime n'est pas de guérir en abrasant le symptôme, mais d'aboutir à «la récupération de ses facultés d'agir et de jouir de l'existence». Dès lors, il n'est pas possible de comparer la psychanalyse à une psychothérapie, ni le psychanalysant à un malade, même si l'expérience d'une psychanalyse produit des effets qui pourraient être considérés, du point de vue social, comme thérapeutiques. Cela dit, la psychothérapie d'inspiration psychanalytique (PIP) existe bel et bien et propose un soin véritable et une pratique clinique moins "classique".

Aujourd'hui les recherches en psychologie clinique utilisent pour une part les apports de la théorie et de l'expérience de la psychanalyse et beaucoup d'institutions d'hygiène mentale et de travail social s'y réfèrent dans leur projet. De manière plus générale, la psychanalyse s'inscrit dans l'ensemble des connaissances et des pratiques, dont l'approche théorico clinique est d'orientation psycho dynamique. Autrement dit, les théories psychanalytiques ont introduit une conception dynamique de la vie mentale puisqu'elles ont permis d'envisager le symptôme, non plus isolément, mais en fonction de l'histoire passée, des vicissitudes du développement psychologique et de leur réactualisation possible. Cette perspective psycho dynamique a permis d'envisager un contenu significatif pertinent aux symptômes considérés comme porteurs d'un désir refoulé, représentatifs d'un compromis, prenant alors place dans l'équilibre personnel et unique qu'est l'économie psychique globale du sujet.

Introduction

Le terme « psychanalyse » fait explicitement référence à l'analyse (chimique) selon le souhait de Freud qui voulait ainsi souligner l'analogie existant entre le chimiste décomposant un élément élaboré pour en retrouver la substance fondamentale, et le travail du médecin qui se doit de découvrir à travers le symptôme les motions pulsionnelles sous-jacentes. Dans un article de 1910 (Über "wilde" Psychoanalyse), Sigmund Freud critique le travail de certains médecins qui pratiquent la « psychanalyse sauvage » sans maîtriser totalement les notions de cette nouvelle discipline.

La formation du psychanalyste, définie par Freud et telle qu'elle est recommandée par les différentes Sociétés de psychanalyse, repose généralement sur une analyse didactique (le futur psychanalyste est lui-même en analyse), à laquelle peuvent succéder une ou deux psychanalyses contrôlées : tout en conduisant une cure analytique, le psychanalyste en cours de formation est en relation avec un autre analyste afin d'apprendre à repérer le transfert et surtout à savoir utiliser le contre-transfert pour mieux comprendre la dynamique de la cure.

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Le marxisme

Le marxisme est le courant politique se réclamant des idées de Karl Marx (et dans une moindre mesure de Friedrich Engels). Il est philosophiquement partisan du matérialisme, et est influencé par la pensée de Hegel. Politiquement, le marxisme repose sur l’analyse de l’Histoire et la participation au mouvement réel de la lutte des classes, pour l’abolition du capitalisme. Karl Marx considérait en effet que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Il faut noter que Marx lui-même a plusieurs fois dit, dans les dernières années de sa vie : « Moi, je ne suis pas marxiste », marquant sa volonté de se démarquer de certains « marxistes » autoproclamés avec lesquels Marx était en désaccord.

La pensée de Marx

Karl Marx a abordé à la fois la philosophie, la sociologie, l’analyse économique du capitalisme, et à partir de ces éléments a milité pour un projet révolutionnaire : le communisme, une société libre et égalitaire, débarrassée des inégalités, du salariat, du capitalisme, des États, et des frontières.

Marx, observateur de l’évolution des sociétés humaines

Le concept de classe sociale n'a pas été inventé par Marx. Il a été employé par les fondateurs de l'économie politique (Smith, Ricardo) et dans la tradition de l'histoire politique française (Tocqueville). Pour les classiques anglais, les critères d'identités d'une classe résident dans l'origine des revenus : aux trois types de revenus, la rente foncière, le profit, et les salaires, correspondent les trois grands groupes de la nation, les propriétaires fonciers, les entrepreneurs et les travailleurs. Chez les penseurs français, le terme de classe est politique. Pour Tocqueville, les classes existent dès que les groupes sociaux s'affrontent pour le contrôle de la société. Marx emprunte donc aux économistes classiques l'idée implicite des classes comme facteur de production et aux historiens les classes et leur conflit comme producteur d'histoire.

Pour Marx, les classes sociales sont inscrites dans la réalité sociale. Leurs luttes déterminent le changement social en tant que phénomène durable. Les classes résultent d'un mécanisme très général de division du travail, qui s'est développé en même temps que l'appropriation privée des moyens de production. Les classes émergent quand la différenciation des tâches et des fonctions cesse d'être aléatoire pour devenir héréditaire. Il y a une tendance à la polarisation entre deux classes antagonistes. L'antagonisme entre les classes est le moteur de toute transformation qui affecte le fonctionnement de l'organisation sociale et modifie le cours de son histoire. Selon Marx le processus de production capitaliste crée deux positions : celle de l'exploiteur et de l'exploité. Les comportements individuels et les actions collectives sont expliqués par ces positions dans la reproduction du système. Le conflit de classe est un trait culturel de la société. Les conflits sont le moteur principal des grands changements sociaux. Marx s'intéresse aux facteurs endogènes des changements, c’est-à-dire ceux qui naissent du fonctionnement même de la société.

Le Marxisme est fondé sur l'oeuvre de Karl Marx
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